Guide Reprenariat
4 étapes pour reprendre efficacement une entreprise
Il existe en France environ 30 000 entreprises qui s’apprêtent à « plonger », faute de repreneurs : leur potentiel – humain et matériel –, leur chiffre d’affaires, leurs compétences et leur réputation vont disparaître, tout simplement parce que ces sociétés seront fermées par leur propriétaire actuel. Et nous ne parlons pas de structures au bord de la faillite, mais bel et bien d’entreprises viables, parfois même en plein essor !
Car un chef d’entreprise est comme tout le monde : sa vie peut évoluer, il vieillit, parfois il tombe malade ou veut prendre sa retraite, etc. Bref ! Il veut passer la main. Mais, s’il ne trouve personne pour reprendre son entreprise, c’est la fin pour son investissement qui est, parfois, celui de toute une vie… Car les chefs d’entreprise, majoritairement, considèrent leur société comme leur « bébé », et c’est bien normal : ils l’ont créée de toutes pièces, y ont placé leurs efforts, leur argent, leurs rêves… Ce n’est pas un produit comme un autre.
Reprendre une entreprise est donc souvent un acte de sauvetage et vous n’avez pas besoin pour cela d’être un spécialiste financier ou économique, ni même d’être déjà un entrepreneur tout court, d’ailleurs ! C’est une opération sans risque pour vous – nous vous expliquerons comment procéder – et extrêmement motivante : vous sauvez des emplois, vous n’avez pas besoin de mettre des mois – voire des années – à créer et lancer un business, à trouver des clients, des partenaires, des moyens… Tout est déjà là et n’attend que vous !
Alors, si vous êtes curieux, que vous avez envie d’allier la recherche du profit avec l’altruisme, le Reprenariat© est fait pour vous : voici les 4 étapes essentielles que vous allez suivre pour bien vous lancer. Vous êtes prêt ? C’est parti !
1 – Définir votre projet
La première étape concrète de l’aventure de la reprise va être, bien entendu, de trouver une entreprise à reprendre pour signer votre premier deal. Les sociétés en attente de repreneur ne manquent pas, mais encore faut-il que vous sachiez comment les trouver… et donc que vous définissiez d’abord ce que vous cherchez.
Car, selon vos objectifs et vos projets, vous n’allez pas du tout choisir le même type de structure. Dans cette phase initiale, vous devez déjà déterminer quel est votre projet de reprise : il existe de multiples motivations qui peuvent pousser une personne à reprendre une société, mais quelles sont les vôtres ? Commençons donc par le commencement : votre profil, vos envies et vos objectifs.
Tout part de vous et de vos objectifs
Voici les quatre raisons principales qui poussent les entrepreneurs – déjà établis ou en devenir, peu importe – à reprendre une entreprise. À vous de déterminer si elles vous « parlent » et de cibler les entreprises qui correspondent à vos attentes.
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Vous voulez être aux commandes
Si vous avez toujours rêvé d’être chef d’entreprise sans jamais avoir osé sauter le pas – par manque de moyens financiers, par exemple –, c’est une excellente raison pour reprendre une structure déjà existante. Vous disposerez de la structure juridique en place, de la clientèle et des employés prêts à vous aider dans votre mission.
Votre objectif est donc de trouver une entreprise saine, avec des salariés à bord du bateau, capables de vous coacher et de vous guider dans l’activité au quotidien. Vous éviterez les structures où le patron travaille en « solo », ainsi que les entreprises qui ne disposent déjà plus de masse salariale, puisque votre rôle ne sera pas seulement celui d’un consultant, mais bien d’un patron.
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Vous voulez sauver des emplois
Si vous rêvez de sauver des emplois et d’éviter aux salariés de douloureuses – et parfois longues – périodes de chômage, le Reprenariat© est fait pour vous. Vous pouvez même, en ce cas, choisir de reprendre une entreprise en difficulté, puisque sans vous, c’est la perte assurée de leurs contrats de travail pour tous les employés d’une structure qui s’achemine vers la liquidation judiciaire.
Votre objectif, ici, est une entreprise soit en difficulté, soit saine, mais dont la structure comporte des salariés dont l’avenir est incertain. Vous laisserez de côté les sociétés ayant peu ou pas de personnel, évidemment.
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Vous voulez vous enrichir
L’altruisme, c’est bien, mais vous avez tout à fait le droit de souhaiter vous constituer un patrimoine important, et c’est même l’un des atouts de la reprise d’entreprise. En suivant nos conseils, vous évitez la prise de risques et améliorez la rentabilité. Vous pouvez même, dans certains cas, récupérer du cash immédiatement après avoir signé votre deal.
Cette fois, vous allez privilégier les entreprises soit à fort potentiel soit, au contraire, en difficulté ; car c’est dans ces deux cas que vous pourrez faire le plus de profits. Mais vos choix sont plus larges, puisque vous pouvez aussi opter pour une structure modeste et, en suivant nos conseils, augmenter sa rentabilité.
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Vous voulez créer un groupe ou un empire
L’un des objectifs des repreneurs est de développer leur propre business en rachetant des entreprises qui appartiennent au même secteur d’activité. Par exemple, si vous êtes vous-même plombier, il peut être intéressant de reprendre une entreprise de peinture, d’outillage ou de maçonnerie… Le but étant de développer votre business en créant un véritable consortium.
Dans ce cas, ce sera donc le secteur d’activité de l’entreprise qui va orienter votre choix, et/ou la localisation de la société, si vous souhaitez rester dans un secteur géographique spécifique.
Les critères de sélection généraux
En plus des critères de choix spécifiques que nous venons de voir, qui sont liés à vos objectifs personnels, il existe d’autres éléments à prendre en compte. Ils sont plus généraux, mais nous vous conseillons, par expérience, de respecter ces critères pour signer votre premier deal en toute sérénité.
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Le potentiel
Par « potentiel », nous entendons « valeur numéraire de l’entreprise », comprenant tous ses actifs. Nous vous conseillons de cibler les sociétés qui font entre 50 000 et 5 millions d’euros de chiffre d’affaires annuels. La fourchette est large et elle vous permet de vous assurer que vous aurez assez de ressources pour générer des revenus et développer l’activité du business, tout en vous évitant les complications liées à la reprise d’une très grosse structure, beaucoup plus délicate à gérer.
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Le secteur géographique
Ce critère est surtout important pour les repreneurs qui souhaitent s’investir personnellement dans leur nouvelle acquisition, en devenant P.-D.G., par exemple ; ou encore, pour ceux qui projettent la création d’un groupement local d’activités. Mais pas seulement. Dans tous les cas, vous aurez des démarches à effectuer, des rendez-vous à honorer : il est donc important que l’entreprise choisie vous soit facilement accessible, géographiquement parlant.
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Le patron cédant
La situation personnelle du vendeur est le dernier critère général que nous vous conseillons de surveiller attentivement, car elle peut faire toute la différence.
Gardez en tête ce principe simple : plus le patron est pressé de remettre son entreprise entre d’autres mains, plus facile sera le deal. Ce n’est jamais simple, pour un chef d’entreprise qui a créé, développé, porté son « bébé » souvent à bout de bras pendant des années, de le céder à quelqu’un d’autre. Ceux qui le font par obligation personnelle ont parfois du mal à signer le deal, mais ils seront soulagés de le faire vite si leur situation exige une issue rapide : c’est pourquoi les patrons qui veulent partir à la retraite, par exemple, sont d’excellentes cibles.
Quelles que soient vos propres motivations, pensez toujours à celles de l’homme – ou de la femme – qui est en face de vous : plus il sera pressé, plus vite vous signerez.
Dans l’absolu, il n’existe pas de mauvaise affaire dans le Reprenariat©. Vous n’investissez presque rien qui sorte de votre poche personnelle, grâce à des montages financiers tout à fait légaux, mais souvent méconnus. La seule chose que vous risquez réellement est d’être déçu quand un deal n’aboutit finalement pas. En suivant nos recommandations et en réfléchissant à vos motivations personnelles au moment de sélectionner l’entreprise que vous voulez reprendre, vous avez la quasi-certitude de faire une belle opération.
2 - Trouver votre entreprise
Maintenant que vous avez choisi quel type d’entreprise vous souhaitez reprendre, et quels sont les critères spécifiques que vous allez privilégier – en plus des critères généraux –, il est temps de la chercher. Cette deuxième partie concerne donc le sourcing : pour ceux qui ne connaissent pas le terme, cela signifie simplement « comment et où trouver les deals ». Et, nous vous rassurons tout de suite, ce n’est pas si compliqué ni difficile qu’il y paraît… Suivez le guide !
Qui cherche trouve…
Certes, ce n’est pas très original, mais c’est tellement vrai ! Vous allez vous rendre compte que vous connaissez déjà des deals potentiels dans votre entourage, qu’il soit personnel ou professionnel… Mais puisque personne ne savait encore que vous étiez intéressé par le Reprenariat©, le sujet ne venait pas sur le tapis. C’est donc la première méthode de sourcing, la plus simple et la plus directe. C’est, en effet, votre réseau personnel qui va vous fournir les premières propositions de deals. Il vous suffit de faire le tour de vos contacts, de cibler les chefs d’entreprise et de parler… Vous allez être surpris par les résultats !
Vous allez également faire fonctionner le fameux bouche-à-oreille, si efficace dès qu’il s’agit de faire des affaires. Même si, dans votre entourage, personne ne songe à céder son affaire, vous allez forcément entendre parler de l’ami d’un ami ou d’une connaissance qui attend un repreneur. Dans le même ordre d’idée, pensez aux rencontres que vous faites au cours de votre activité professionnelle ou dans votre vie privée. Réunions de travail, colloques, soirées entre amis, pots au bureau ou entre anciens collègues…
Ce sont les deals les plus rapides et les plus faciles à trouver, du moment que vous êtes clairement identifié en tant qu’investisseur : sans cela, évidemment, vous aurez peu de chance pour qu’on vous parle d’un deal potentiel. Alors, annoncez la couleur, mais surtout sans trop entrer dans les détails financiers – nous verrons cela ensuite.
Les réseaux « officiels » pour faire du sourcing
Vous pouvez également vous tourner vers les réseaux « officiels », soit les Chambres de Commerce et d’Industrie ou les Chambres de Métiers et de l’Artisanat de votre ville ou de votre région. Souvent, vous aurez même à disposition une bourse des opportunités à consulter en ligne. Il existe de nombreux magazines et sites spécialisés dans la reprise d’entreprise, qui sont aussi bien une méthode de sourcing que des outils intéressants pour votre connaissance du marché, des pratiques, de l’état de l’offre et de la demande dans votre secteur, etc.
Si vous visez un domaine d’activité précis, n’hésitez pas à vous tourner vers les fédérations officielles et les organismes professionnels, d’excellentes sources d’information. Et, enfin, pensez aux organismes de conseil aux entreprises : les experts-comptables par exemple, les avocats, les notaires, mais aussi les agents immobiliers. Ils sont souvent « en première ligne » et peuvent vous fournir de précieuses pistes en avant-première.
Mais en fait, dans la plupart des cas, le premier deal se signe sans avoir besoin de passer par tous ces réseaux de professionnels. Votre propre entourage suffit à vous fournir des propositions intéressantes et, si ce n’est pas suffisant, vous pouvez aussi suivre les conseils supplémentaires ci-dessous…
Pour creuser un peu
Si les réseaux vus précédemment ne suffisent pas, il vous suffit de chercher un peu plus loin. Il existe des courtiers spécialisés, appelés « brokers », mais nous vous déconseillons cette approche tant que vous n’avez pas encore fait vos armes et acquis de l’expérience. Ils vous seront très utiles, mais dans un second temps, quand vous rechercherez un troisième, quatrième ou cinquième deal… Disposer d’un réseau de brokers vous sera alors un atout précieux.
En attendant ce jour, faites-vous connaître via les réseaux sociaux, toujours incontournables : Facebook, LinkedIn, votre site ou blog sur lequel vous pouvez consacrer une page à cette activité… Affichez vos objectifs : sauver des emplois, relancer une affaire, développer un business, devenir P.-D.G., créer un groupe d’activité… Quelles que soient vos motivations, affichez-les ! Et n’hésitez pas non plus à détailler vos critères, notamment en ce qui concerne la zone géographique ciblée, ou encore le domaine d’activité, si vous en visez un en particulier…
Montrez-vous ouvert, à l’écoute, intéressé, c’est une base incontournable ; c’est ce qui donnera confiance – et envie – aux cédants et les poussera à vous contacter. N’oubliez pas qu’il est rare qu’ils le fassent de gaieté de cœur. Être certain que vous ferez tout pour sauvegarder les emplois, par exemple, sera un soulagement certain pour la majorité d’entre eux.
Le point crucial, nous le répétons ici, est de ne donner aucun détail sur le type d’investissement que vous comptez faire, et surtout pas d’annoncer que vous n’allez pas mettre personnellement la main à la poche, car cela ferait bêtement fuir les candidats potentiels, par méconnaissance de leur part. Ne vous « grillez » pas avant l’heure…
En ce qui concerne le sourcing, vous n’avez généralement pas besoin de creuser bien longtemps : en vous contentant du bouche-à-oreille, en montrant publiquement votre intérêt et vos intentions sur les réseaux sociaux, vous aurez bientôt plus de propositions que vous ne pourrez en traiter ! Le tout est d’être discret quant au montage financier auquel vous allez faire appel et d’être clairement identifié par vos interlocuteurs en tant qu’investisseur en recherche de deals.
Une fois que vous avez assez d’informations, que vous savez ce que vous voulez et que vous avez pris la décision de vous lancer… parlez-en, tout simplement ! Le reste se fera quasiment tout seul.
Et après ?
Vous avez une affaire qui vous tend les bras ? Même si vous êtes ravi, restez raisonnable et vérifiez bien que l’entreprise que vous avez trouvée correspond à vos critères. Si vous avez pour projet de devenir patron de société, par exemple, et que le deal porte sur une entreprise qui vous plaît, mais qui est sans salariés, ce ne sera pas l’idéal pour atteindre votre objectif.
Cela peut sembler évident, mais dans l’euphorie du premier deal, nous avons déjà assisté à de nombreux écarts de parcours… Ce ne sera pas un drame, bien sûr, puisque vous ne perdrez pas d’argent et que vous vous familiarisez ainsi avec la négociation, mais, tant qu’à faire, n’essayez pas de faire entrer des ronds dans des carrés : si vous voulez devenir P.-D.G., sélectionnez bien une entreprise avec des salariés en place.
Une fois que vos critères sont validés, avec une première liste d’entreprises qui répondent à vos attentes, il ne vous reste plus qu’à passer à l’étape suivante : déterminer quel type de montage financier vous allez utiliser.
3 - Mettre en place votre montage financier
Reprendre une entreprise sans y laisser votre chemise, c’est l’angoisse habituelle des acquéreurs potentiels… et c’est d’ailleurs la raison qui explique que tant de sociétés restent sans repreneurs ! Pourtant, c’est tout à fait possible et ce n’est pas très compliqué : il suffit de connaître les différents montages financiers auxquels vous pouvez faire appel pour vous garantir un rachat sans sortir un seul centime de votre poche.
Oui, c’est bien notre garantie : « zéro cash personnel ». Nous vous donnons, dans cette troisième partie, les grandes lignes des options de financement possibles, celles que nous privilégions. Il en existe d’autres, et il vous faudra creuser un peu chaque type de montage avant de prendre votre décision. Mais nous pouvons vous accompagner pas à pas, de la genèse de votre projet jusqu’à sa signature, ne l’oubliez pas !
La base du deal : rien ne sort de votre poche
Voici les éléments de base à garder en tête quand vous choisissez votre montage financier : ce n’est pas vous qui allez payer personnellement, jamais. Vous allez passer par ce que l’on nomme un VSI, soit un Véhicule Spécial d’Investissement, qui sera une structure indépendante de votre personne physique. Jamais de caution solidaire auprès d’un organisme bancaire, jamais de fonds personnels escomptés lors de la transaction, aucun engagement en votre nom propre.
C’est la base, et nous vous conseillons fortement de ne pas y déroger. C’est d’autant plus important dans le cadre de la reprise d’une société en difficulté, mais pas seulement. Vous ne devez pas risquer votre patrimoine personnel dans le Reprenariat©, c’est le métier des banques, pas le vôtre !
Les deux montages financiers à privilégier
Les deux modes de financement que nous privilégions sont les suivants :
Il s’agit d’un rachat dit « avec levier » et nous le conseillons pour la reprise des sociétés qui font réellement du chiffre d’affaires.
C’est cette méthode que vous choisirez si vous souhaitez créer un groupe d’entreprises, car il vous permet de réunir plusieurs sociétés dans une seule entité.
Le cas des entreprises en difficulté
Il est parfois très intéressant de reprendre une société au bord de la faillite pour faire du cash ou pour sauver des emplois… ou les deux ! Dans ce cas, pour 1 euro symbolique, vous reprenez la société en suivant les principes vus plus hauts – pas en votre nom propre, pas de caution solidaire, etc. – et vous appliquez ensuite, dès que le rachat est effectif, quelques principes propres à ce type de montage : ne pas reprendre le compte courant d’associé de l’ancien patron, arrêter tous les paiements en cours, négocier des délais avec les créanciers…
Les autres types de montages financiers
Il existe, évidemment, de nombreux autres types de montages financiers pour reprendre une entreprise et voici quelques exemples : le BIBO, qui consiste – très schématiquement – à « nettoyer » une entreprise en difficulté avant de la revendre ; le WIBO, dont le principe est de devenir consultant de la société que vous reprenez ; l’Invoice-out, grâce auquel vous pouvez sauver les actifs d’une entreprise proche de la faillite en créant une autre structure…
Ce ne sont là que des exemples parmi beaucoup d’autres, que nous évoquons ici pour que vous constatiez la multiplicité des solutions qui s’offrent à vous. Nous vous conseillons de creuser ces différentes pistes, si vous voulez vous lancer dans l’aventure de la reprise et mieux comprendre les possibilités existantes.
Nous vous invitons à vous faire accompagner par des spécialistes pour tout type de reprise – et quel que soit le type de montage financier que vous choisissez. En effet, nous n’abordons ici que les grandes lignes de la question du financement, car ce guide n’est que la présentation globale des étapes d’une reprise. Le financement en lui-même nécessite bien plus d’informations et de précisions, et nous restons à votre disposition pour vous donner tous les éléments indispensables.
Et après ?
Vous avez pesé toutes vos options et choisi votre montage financier selon votre profil et la structure que vous aimeriez reprendre. Une fois que vous serez sur le point de devenir P.-D.G. ou consultant – en fonction de votre choix, évidemment –, il vous appartiendra de préparer aussi la croissance de votre futur nouveau « bébé ».
Là encore, les conseils de spécialistes vous seront indispensables pour acquérir les bonnes pratiques : on ne s’improvise pas chef d’entreprise ! Selon la situation financière de l’entreprise que vous aurez reprise, vous axerez vos efforts soit dans la suppression de la dette éventuellement existante, soit dans l’augmentation des profits.
Il existe de très nombreux leviers pour atteindre l’un ou l’autre de ces objectifs et, à nouveau, vous n’avez pas besoin d’être un spécialiste pour les appliquer. Vous prendrez seulement soin d’être bien formé et/ou guidé, et c’est une étape hautement excitante dans la vie d’un entrepreneur !
4 – Négocier la reprise
Cette dernière étape est la plus exaltante, même pour une personne aguerrie. C’est un peu comme la recherche d’un trésor : plus on s’en approche, plus la tension monte. Mais il s’agit avant tout de garder la tête froide et de respecter les règles de base. Alors, prenez des notes et ne vous jetez pas dans l’arène bille en tête !
La plupart des deals se signent dès le premier rendez-vous. Sans difficulté, d’ailleurs, du moment que vous savez comment placer vos pions et vous comporter. N’oubliez pas que vous avez affaire à un chef d’entreprise. Qu’il ait décidé de céder sa société n’y change rien : vous devez penser et agir comme un chef d’entreprise, vous aussi. Car c’est ce que vous allez devenir, si ce n’est pas déjà le cas.
Recherche d’informations, audit et diagnostic
C’est bien le nerf de la guerre : plus vous avez d’informations à votre disposition avant même la première prise de contact, mieux se passera la négociation. Vous devez engranger le plus de données possible : sur la société en elle-même, pour commencer.
Effectuez une sorte de diagnostic : son historique, sa date de création, les associés et les partenaires, les clients principaux, l’état des finances, les actifs et les passifs, les difficultés, les évolutions du marché concerné, la réputation de l’entreprise, de son ou de ses dirigeants… N’allez jamais à un rendez-vous et ne prenez même jamais contact avec un directeur de société « en aveugle », jamais ! Même si vous êtes pressé, même si les quelques bribes d’informations officielles vous paraissent suffisantes.
Creusez aussi loin que vous le pourrez et n’omettez pas de recueillir des informations sur le cédant lui-même : c’est avec ces données que vous pourrez jouer vos meilleures cartes. Ses motivations pour laisser son « bébé » dans d’autres mains, sa manière de manager ses équipes et de diriger la boîte, son état d’esprit… sont autant de leviers que vous pourrez ensuite utiliser à votre avantage. Internet est un outil magique pour trouver des informations : consultez les profils du cédant sur les réseaux sociaux, fouillez le site Web de la société, furetez dans les forums, les blogs spécialisés, etc.
Prenez contact avec le cédant
Une fois que vous avez tout en main, c’est le moment de contacter le cédant pour lui présenter votre projet de reprise et lui demander un rendez-vous. La démarche est exactement la même que dans n’importe quel contact commercial… avec une petite différence : vous savez que le cédant est demandeur. Ce n’est donc pas vous qui êtes en demande, puisque vous faites une offre : la nuance est de taille ! Pour autant, votre attitude va être déterminante dans la décision du cédant de vous faire, ou non, confiance : on oublie donc toute arrogance ou trop de confiance en soi, et on reste à l’écoute…
Pour le côté pratique des choses, vous allez envoyer un mail ou passer un coup de fil, selon le média avec lequel vous êtes le plus à l’aise. Votre but est d’obtenir un rendez-vous, alors inutile d’entrer dans les détails, à ce stade. Présentez-vous rapidement, mettez en avant vos motivations personnelles et votre envie de reprendre en main l’entreprise, de lui donner une nouvelle vie. Ces seuls éléments sont largement suffisants pour éveiller l’intérêt et, si le cédant n’est pas déjà en pourparlers avec quelqu’un d’autre et sur le point de conclure la cession, vous aurez votre rendez-vous. C’est là que les choses sérieuses commencent…
Rencontrez-le en face à face pour négocier
C’est « en direct » que les meilleurs deals se signent : les yeux dans les yeux. Vous pouvez, bien entendu, conclure un accord à distance, mais ce serait vous priver de tous les éléments intéressants d’une négociation en face à face : la poignée de main, l’échange fluide, les questions-réponses, le regard… Privilégiez le contact direct et n’hésitez pas à aller sur le terrain du vendeur – dans son entreprise – pour le mettre en confiance.
Prenez votre temps, soyez à l’écoute, posez des questions. C’est le côté humain qui fera la différence. Si vous gardez en tête que votre interlocuteur a mis « ses tripes » dans la structure qu’il s’apprête à céder, que vous vous adressez non pas à un comptable, mais à un homme – ou à une femme –, les choses se passeront au mieux. Grâce à votre recherche d’informations préalable, vous savez déjà quels sont les arguments que vous pouvez mettre en avant, ceux qui vont le ou la toucher : vos motivations communes, par exemple.
N’allez pas directement à la vente, ne parlez pas de chiffres tout de suite, montrez votre intérêt pour l’entreprise, votre envie de sauvegarder tout ce que le cédant a construit et le développer… et l’affaire est, déjà, presque conclue.
Votre objectif : un accord de principe
Le but est de sortir de votre rendez-vous avec un accord de principe dans la poche. La « lettre d’intention » – ou LOI – n’engage pas juridiquement les deux parties, mais, et nous parlons d’expérience, très rares sont ceux qui reviennent sur cet accord une fois qu’il est signé. Il s’agit d’une sorte d’engagement moral, qui a une influence non négligeable sur le processus. Lors de nos coachings personnalisés, nous vous aidons à la rédiger dans les formes et vous pouvez en trouver plusieurs modèles sur la Toile.
Si vous menez la négociation de manière efficace, ce sera « du gâteau ». Les règles sont les mêmes que pour toute transaction commerciale : écouter, montrer des intérêts communs, répondre à toutes les objections. Lorsque vous abordez le sujet du financement, ne vous étendez pas tout de suite sur le montage financier auquel vous allez recourir, car cela n’a finalement pas grande importance pour le cédant : ce qui compte, c’est qu’il soit payé pour son deal, c’est tout. Peu importe les modalités précises.
Si tout se passe normalement, vous repartez donc avec votre lettre d’intention signée par les deux parties. Et c’est presque gagné.
Et après ?
La lettre d’intention n’est qu’un engagement moral, il vous faut donc ensuite effectuer le deal de manière officielle. Ne laissez pas passer trop de temps entre votre premier face-à-face et votre rendez-vous de signature : si le cédant ne vous a pas rappelé au bout de trois jours, faites-le vous-même et proposez-lui deux dates afin de conclure l’affaire. Les questions additionnelles sont, en effet, un grand classique de la négociation commerciale et peuvent faire durer cette étape.
Mais vous allez le constater : dans 99 % des cas, vous n’aurez rien besoin de faire, c’est le cédant qui vous rappellera. Il sera alors temps de parler chiffres dans le détail…
Conclusion
En suivant les 4 étapes que nous vous avons détaillées, vous êtes quasi certain de signer votre premier deal et de devenir, officiellement, repreneur d’entreprises. Car nous ne doutons pas que vous vous prendrez au jeu et que vous conclurez beaucoup d’autres rachats après ce premier succès…
N’oubliez pas que la loi du marché est immuable, c’est celle de l’offre et de la demande. Or, vous l’avez compris, la demande est bien plus forte que l’offre, dans ce domaine précis : c’est donc, bel et bien, le moment idéal pour vous lancer dans le Reprenariat© ! Vous n’avez pas besoin d’être déjà entrepreneur, juste d’avoir envie de le devenir… et de vous former, car c’est toujours le nerf de la guerre : intéressez-vous au sujet, creusez la question des montages, interrogez les spécialistes et faites-vous accompagner, conseiller et guider…
Vous pourrez très vite voler de vos propres ailes et gagner en autonomie. Sauver des emplois, préserver des actifs, vous constituer un patrimoine… et le tout, sans prendre de risques financiers personnels, avec l’assurance d’un gain substantiel à la signature : c’est presque magique, n’est-ce pas ?
En fait, ce n’est pas du tout de la magie. C’est l’application de techniques éprouvées, parfaitement légales, et qui vont permettre à un actuel chef d’entreprise de refermer un chapitre de son existence sans regret ni amertume : vous reprenez le flambeau, et tout ce qu’il a construit va continuer à croître et à prospérer. Ne serait-ce que pour ça, ça en vaut la peine, non ?
Nous espérons que ce petit guide vous a donné envie d’en savoir plus sur le Reprenariat©, et qu’il va vous inciter à vous lancer, à votre tour, dans l’aventure. Nous vous souhaitons un excellent business et vous disons à très bientôt !