Il existe différents montages financiers pour une reprise d’entreprise, et nous vous proposons aujourd’hui un récapitulatif des deux plus fréquents pour le rachat d’une société financièrement saine : le LBO et le roll up.
Bien sûr, dans les deux cas, l’objectif est toujours de privilégier le « zéro cash », entendez « zéro cash sortant de votre poche »…
Le premier montage concerne plutôt les repreneurs qui souhaitent racheter une seule société en situation de profit et y jouer un rôle actif ; le second est surtout destiné à ceux qui s’intéressent à la croissance par acquisition et ne veulent pas de mandat social.
Le LBO : Leverage Buy Out
C’est ce qu’on appelle en français un « rachat avec levier ». C’est le plus fréquent des montages lorsque vous reprenez une entreprise qui génère du profit. Il existe de nombreuses variantes du LBO, mais dans les grandes lignes, retenez ceci : vous allez ventiler le prix de cession de la société en quatre parties. Les deux premières représentent environ les trois quarts du montant total négocié avec le vendeur.
- La première partie est financée via le crédit-vendeur : c’est un paiement différé, que l’entreprise va payer au cédant sous un délai déterminé à la signature (par exemple, sous trois ou cinq ans).
- La seconde partie est de l’earn out : il s’agit aussi d’un paiement différé, mais cette fois sous conditions. En général, son versement dépend du CA réalisé par la société à telle ou telle échéance.
- La troisième correspond à des parts de l’entreprise laissées au cédant (en moyenne 8 %) : il touchera donc des dividendes sur la durée plutôt que le cash immédiat correspondant.
- La dernière partie est payée directement en cash après la signature du deal et est prélevée sur la trésorerie de la société. Le plus souvent, cette somme correspond à 10 % du montant de la vente.
Évidemment, ce montage n’est possible que si l’on respecte la condition de départ : la reprise d’une société saine et qui dispose d’un réel capital.
Le roll up
Dans le contexte d’un montage financier dit « roll up », c’est la croissance que vous visez en priorité. Il est à privilégier si votre but est la recherche de profit via l’expansion.
Vous cherchez ici à regrouper plusieurs entreprises d’un même secteur géographique, qui appartiennent à un domaine d’activité commun ou connexe, et qui réalisent un chiffre d’affaires à peu près équivalent. La création d’une holding est très lucrative, car vous fusionnez les ressources et les capitaux de toutes ces entreprises sous une même bannière.
La démarche est assez simple :
- Vous créez une holding qui va détenir une première société vous appartenant déjà ou nouvellement acquise (via un montage LBO, par exemple).
- Vous proposez ensuite aux patrons de quatre – cela pourrait être trois, cinq… peu importe – entreprises similaires à la vôtre de céder 100 % des parts de leur société d’origine à la holding, en contrepartie de 20 % des parts dans cette dernière (dans cet exemple de quatre acquisitions).
- Enfin, vous fusionnez toutes les sociétés de la holding (dont la vôtre) pour en former une seule grande : tous les anciens patrons des structures individuelles d’origine se retrouvent propriétaires d’une fraction des parts sociales (dépendant du nombre d’entreprises fusionnées) de la nouvelle entreprise.
- Ce groupe va générer des profits bien supérieurs à la somme des profits individuels réalisés individuellement par les anciennes sociétés : il va profiter d’économies d’échelle qui vont permettre de réduire drastiquement les coûts – immobiliers, contractuels, réaffectation des emplois, etc. – et va pouvoir pratiquer un cross-selling hyper efficace, avec une offre de produits et/ou de services plus étendue.
La valeur additionnelle d’un tel montage peut, réellement, faire exploser les compteurs !
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