Reprendre une entreprise n’est pas une décision anodine et la plupart des repreneurs partagent certains traits de personnalité : sens de l’engagement, envie d’agir, aptitude à prendre des décisions, etc.
Néanmoins, les parcours antérieurs des repreneurs sont variés et on peut les classer dans cinq grandes catégories, évidemment non exhaustives, que nous vous proposons de découvrir ici.
Les anciens salariés de l’entreprise rachetée
Ce sont des entrepreneurs qui ont voulu « devenir patron à la place du patron ». Certains ont même choisi initialement d’intégrer une structure en ayant en tête un futur objectif de reprise. Déjà en 2005, une étude française montrait qu’un repreneur en interne avait deux fois plus de chances de réussite qu’un acheteur extérieur. C’est donc un atout indéniable.
Toutefois, bien connaître une entreprise de l’intérieur ne signifie pas que l’on a les reins assez solides pour affronter certaines situations. Se retrouver avec un rôle de patron vis-à-vis d’anciens collègues et prendre les décisions parfois difficiles qui peuvent s’imposer dans un tel contexte, comme des licenciements, n’est pas toujours simple. L’ancien salarié repreneur doit donc faire preuve d’une très grande détermination pour réussir.
Les héritiers d’une entreprise familiale
Plus des trois quarts des entreprises françaises sont des structures familiales et la notion de transmission d’une génération à une autre est un critère très important pour plus des deux tiers des patrons concernés. Pourtant, seulement une entreprise familiale sur deux est reprise par un membre de la famille. Il y a cinquante ans, on acceptait de s’emparer du flambeau, même à contrecœur, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Les avantages d’une telle transmission sont nombreux : allégements fiscaux, confiance déjà en place, solidarité au sein de la structure, gestion plus prudente, etc. Mais il est important que le repreneur soit déjà dans l’entreprise, qu’il sache s’imposer et que les relations familiales soient harmonieuses. À défaut, le cédant peut vouloir imposer sa vision au repreneur, alors qu’il n’est plus le patron. Il est essentiel que chacun trouve sa place dans ce contexte.
Les anciens chômeurs
Être en recherche d’emploi n’est pas un critère suffisant pour monter un projet de reprise, mais cela peut être un véritable atout. Plus de 50 % des PME-PMI ont à leur tête un ancien chômeur qui a décidé de créer son propre emploi.
La période de chômage peut être propice à la réflexion, à l’étude du marché, à la concrétisation d’un désir fort de réalisation, à la rencontre avec des cédants, etc., ce qui n’est pas toujours simple quand on est salarié à temps plein et qu’on manque de concentration et de disponibilité. Pour réussir, ces entrepreneurs construisent méthodiquement leur projet, se font accompagner par des spécialistes et utilisent toutes les aides à leur disposition.
Les anciens cadres
Ce sont des salariés qui avaient des emplois confortables, mais ont décidé de sauter le pas de la reprise pour plusieurs motifs : envie de se constituer un patrimoine, besoin d’acquérir un nouveau statut social, envie de s’épanouir dans des fonctions différentes, etc. Généralement, ils ont mûri leur projet et n’aiment pas l’improvisation.
Leur carrière passée leur donne souvent des atouts relatifs à tout ce qui touche au réseau : fournisseurs, partenaires potentiels, banques et autres acteurs utiles du tissu entrepreneurial. Ils doivent toutefois s’assurer qu’ils sont capables de « mettre les mains dans le cambouis » et pas seulement de donner des ordres, car devenir chef d’entreprise, surtout au début, exige souvent qu’on soit sur le terrain et pas enfermé dans un bureau.
Les chefs d’entreprise déjà en place
Ils sont déjà à la tête d’une ou plusieurs structures et veulent accélérer ou développer leur business existant. Ils vont donc chercher à reprendre une structure complémentaire ou concurrente, afin de consolider leur activité.
Ce type de repreneur a l’avantage de bien connaître les responsabilités d’un patron et d’avoir des compétences solides dans ce domaine. Par contre, il peut être mal perçu par les salariés de l’entreprise rachetée, qui vont souvent se méfier de ses intentions, d’autant plus s’il est un ancien concurrent. Il faut donc qu’il donne confiance et qu’il crée un véritable esprit de groupe, en fédérant et motivant les équipes.
Si vous vous reconnaissez dans l’un de ces profils, tenez compte des conseils que nous venons de vous donner et, dans tous les cas, n’oubliez pas de solliciter des professionnels de la reprise, afin de donner toutes ses chances à votre projet !